Campagne GUYANE 2014


Informations générales



Objectifs :


Les parties les plus éloignées du plateau continental ainsi que ses accores restent encore pratiquement terra incognita, à de telles profondeurs. L’expédition permettra de compléter un état de référence de la biodiversité marine en Guyane, et notamment d’avoir des éléments plus probants à porter à la connaissance lors des études d’impact sur la biodiversité marine.


Contexte scientifique :


On estime aujourd’hui que les 70 458 espèces recensées en Outre-mer (source : référentiel national sur la faune et la flore de France métropolitaine et outre-mer TAXREF, réalisé par le Muséum) ne représentent que 10% des espèces supposées présentes. La plus grande richesse de la biodiversité française se situe dans ces territoires ; elle nécessite donc un effort particulier de synthèse et d’inventaire. Après le Vanuatu (“Santo 2006”), le Mozambique et Madagascar (2009-2010) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée (2012-2014), les scientifiques de “La Planète Revisitée”, grand programme d’exploration de la nature mené conjointement par le Muséum national d’Histoire naturelle et Pro-Natura International (PNI), se rendent en Guyane pour réaliser l’inventaire de sa biodiversité “négligée”. La partie marine, qui s’est déroulée entre juillet et octobre 2014, livre ses premiers résultats, tandis que les spécialistes de faune et de flore terrestres se préparent à partir. Avec toujours le même  objectif : accélérer l’exploration et la description d’espèces...

 


Résumé :



Cette campagne hauturière à bord de l’Hermano Gines (juillet-août 2014) a permis d’échantillonner la Zone Economique Exclusive de Guyane jusqu’à 650 m de profondeur en utilisant des engins traînants comme la drague dite Warén ou le chalut à perche.

Le projet Guyane 2014-2015 est co-organisé par le Muséum national d’Histoire naturelle, Pro-Natura International, et financé par l’Europe via le Fonds Européen de Développement Economique et Régional (FEDER), le Fonds Shell, le Conseil Régional de la Guyane, la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Guyane, le Conseil Général de la Guyane, le Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, avec l’appui de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD), du Centre National des Etudes Spatiales (CNES) et de la Réserve Naturelle de l’ïle du Grand Connétable pour la partie marine; et du Parc Amazonien de Guyane (PAG),des Forces Armées (9ème Régiment d’Infanterie de Marine – RIMa) et de l’Office national des forêts pour la partie terrestre.

Résultats-Valorisation :


L’ensemble de la zone économique exclusive de la Guyane a été explorée depuis la frontière maritime avec le Surinam jusqu’à celle avec le Brésil.


Les fonds sont couverts de sédiments fins, excepté le rebord du plateau entre 110 et 130 m de profondeur qui présente des fonds durs portant localement des encroûtements d’algues corallines. Au-delà du constat d’une apparente monotonie derrière des abondances phénoménales, les scientifiques ont remarqué une diversité relativement importante d’espèces rares ou très rares - qui n’ont été vues qu’une seule fois pendant l’expédition.
Quelques chiffres montrent sans équivoque le bond en avant que l’expédition aura permis de faire : on connaissait de Guyane 57 espèces de crustacés décapodes (crabes, crevettes) et une vingtaine d’espèces d’échinodermes (oursins, étoiles); l’expédition en a échantillonné respectivement 180 et 115 ! Chez les mollusques, mieux connus, 100 à 200 espèces seront à ajouter aux 366 déjà recensées…